Peindre des châssis en pvc

Peindre des châssis en pvc (article intéressant d'origine Buildwise décembre 2022)

 

Peindre des châssis en PVC est envisageable dans certaines situations. Cette démarche n’est toutefois pas sans conséquences. En effet, pour limiter les risques de dégradations, il faudra accorder une attention particulière à la préparation de surface et au choix de la peinture.
En outre, des travaux d’entretien devront être régulièrement effectués.

E. Cailleux, dr., chef du laboratoire ‘Chimie du bâtiment’, Buildwise

 

La pose de châssis en PVC s’est fortement répandue depuis les années 1990. Ce succès s’explique notamment par leur facilité d’entretien, qui consiste principalement en un nettoyage régulier à l’eau, mais aussi par le fait qu’ils ne nécessitent pas de remises en peinture.

Au cours du temps, des phénomènes de jaunissement ou de décoloration sont néanmoins susceptibles de survenir. Il arrive aussi que le propriétaire du bâtiment n’ait plus les mêmes goûts et souhaite en modifier l’aspect extérieur ou la décoration intérieure. Repeindre les châssis permet d’éviter de les remplacer complètement et convient aussi bien aux profilés colorés dans la masse qu’à ceux recouverts d’un

film décoratif. Il faudra cependant veiller à :

 • bien préparer la surface à peindre
• choisir judicieusement la peinture
• prévoir un entretien régulier.

 

 

 

Préparation du support

Les surfaces à peindre doivent être propres, sèches et non grasses. Le dégraissage peut être effectué au moyen d’un détergent ou de produits spécifiques fournis par le fabricant de peinture. Il sera suivi d’un rinçage à l’eau. En présence d’un film décoratif, il est conseillé d’en vérifier l’adhérence avant d’entamer les travaux de préparation en procédant éventuellement à un test de type cross-cut dans quelques zones moins visibles (voir l’article Buildwise 2012/02.12) (1).

Le PVC est une matière lisse pouvant poser des problèmes d’adhérence de la peinture. Une solution consiste à dépolir la surface à peindre au moyen d’un papier abrasif à grains fins (150 ou 180). Pour cette opération, on veillera à bien protéger les vitrages. Afin de ne pas endommager le plastique, l’utilisation de papier à gros grains est exclue. En effet, les défauts de surface (rayures, griffes, sillons de polis- sage, ...) ne pouvant pas être entièrement camouflés, ils sont susceptibles de transparaître au travers de la peinture. Par conséquent, seul un degré d’exécution I (finition de base, sans correction du support) sera possible (voir NIT 249).

Après dépoussiérage, un primaire spécifique pour PVC doit être appliqué (à une température ambiante comprise entre 10 et 25 °C environ). Il est généralement constitué de résine acrylique en phase aqueuse ou en phase solvant. L’utilisation d’un primaire en phase solvant est déconseil- lée à l’intérieur des bâtiments. Par ailleurs, pour éviter une réaction avec le film décoratif, il est important de vérifier la compatibilité du primaire avec le support en procédant à des tests ou en se renseignant directement auprès du fabricant.

(1) Certaines entreprises sont spécialisées dans le changement et la réparation de ces films décoratifs. Cette solution constitue une alternative à la mise en peinture.

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 Choix de la peinture

Les laques traditionnelles (pour bois ou pour métal, par exemple) peuvent être appliquées comme peintures de finition. Il conviendra cependant de consulter leur fiche technique ou le fabricant, afin de vérifier leur résistance au blocage (2) et d’éviter ainsi des dégradations causées, par exemple, par le collage des joints d’étanchéité sur la peinture.

Le choix de la couleur est un autre élément à prendre en considération. Les châssis en PVC ont souvent des coefficients de dilatation thermique supérieurs à ceux des autres matériaux de construction (3). Par conséquent, si des profilés de couleur claire sont peints au moyen d’une peinture plus sombre (noire, dans un cas extrême), les mou- vements thermiques vont s’accroître, ce qui peut engendrer des déformations excessives au droit des joints et des fixa- tions, ainsi que des difficultés d’ouverture ou de fermeture, des déformations permanentes du châssis, des défauts d’étanchéité, ... Ces phénomènes sont particulièrement à craindre si les châssis sont exposés en plein soleil (entre le sud-est et le sud-ouest). À l’inverse, les mouvements thermiques des profilés de couleur sombre peuvent être réduits si l’on utilise une peinture claire. Dès lors, pour éviter tout problème lié aux dilatations thermiques, l’utilisation de couleurs sombres est déconseillée.

Lors de l’application de la finition, un ponçage léger à l’aide d’un papier à grains fins entre chaque couche permettra d’ac- croître l’adhérence et d’éliminer d’éventuels petits défauts (coulures, ...). Une attention particulière devra être prêtée aux arêtes. En effet, l’épaisseur de peinture pouvant être moindre à ces endroits, la résistance aux chocs y sera plus limitée. Des écaillages de peinture pourront se produire plus facilement et laisseront transparaître le support (voir figure 2).

Par la suite, l’élimination de la peinture pourrait s’avérer difficile, car il n’est pas possible d’utiliser un décapant chimique, un décapeur thermique ou un papier abrasif à gros grains. Il est donc important de bien choisir la peinture dès le départ, voire de valider au préalable son adhérence sur une zone limitée (au moyen d’une bande adhésive, par exemple) ainsi que le rendu esthétique (couleur, brillance, ...).

 

 

 

Entretien des châssis

Enfin, il est à noter qu’un châssis extérieur peint nécessi- tera des travaux réguliers d’entretien, afin de maintenir le rendu et de réparer les éventuelles dégradations (écaillage, rayures, ...). Dans certains cas, l’accroissement régulier des épaisseurs de peinture peut gêner la fermeture des ouvrants. Sur ces zones de contact, il est conseillé de réduire l’épaisseur en ponçant les couches précédemment appliquées.

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Autres supports en plastique

Ces recommandations peuvent être étendues aux autres éléments en plastique utilisés dans les constructions (tuyauteries, panneaux de parement, ...). Avant de commen- cer toute opération, il faudra cependant bien identifier la nature du plastique. En effet, certains polymères tels que le polypropylène et le polyéthylène ne peuvent pas être peints, car ils n’offrent pas une adhérence suffisante à la peinture, quelle qu’elle soit. Pour d’autres plastiques, un enduisage est possible et permet d’atteindre un degré d’exécution II. Pour de plus amples informations, nous renvoyons aux recommandations de la NIT 249, et plus précisément aux tableaux 26 et 38 ainsi qu’au point 5.3.5.

Buildwise Magazine novembre-décembre 2022 15

  1. (2)  Le blocage est un phénomène d’adhérence non voulue qui survient lorsque deux surfaces, dont l’une au moins est peinte, sont pressées l’une contre l’autre après une période de séchage donnée.

  2. (3)  Le coefficient de dilation thermique du PVC est de l’ordre de 78.10-6 m/m/°C, alors qu’il est d’environ 23.10-6 m/m/°C pour l’aluminium et de 12.10-6 m/m/°C pour l’acier. Dès lors, un élément en PVC se dilatera environ trois fois plus que l’aluminium et six fois plus que l’acier.

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